Colloque 2022

8 juin 2022 à l’Institut national de la recherche Scientifique, Centre Eau Terre Environnement  
9 et 10 juin 2022 au Centre des congrès de Québec

Le mot du Président du colloque

Développement minier, exploitation et transport des hydrocarbures, agriculture, exploitation forestière, gestion des déchets, gestion du territoire, production d’électricité, tourisme, voilà quelques-unes des activités incontournables de notre société qui ont toutes des impacts sur notre environnement. Depuis l’élaboration du concept du développement durable, il y a plus de 40 ans, on constate une adhésion importante à ce principe, mais où en sommes-nous exactement? Quel chemin a été parcouru? Approchons-nous d’un développement réellement durable? Au Québec, comme ailleurs dans le monde, la conciliation entre l’exploitation des ressources et les exigences du développement durable représente un enjeu majeur, que ce soit pour le citoyen, les industriels et les différents ordres de gouvernement. Malgré les mesures prises pour préserver l’environnement, l’exploitation des ressources occasionne inexorablement des impacts, incluant la perte de biodiversité, d’habitats et de territoire, ainsi que le rejet de contaminants dans l’air, dans l’eau et dans les sols. Le développement d’expertises analytiques, de programmes de recherche et de suivis intégrés apparaît d’autant plus nécessaire, afin de mettre en commun les connaissances spécialisées quant aux effets écotoxicologiques des activités anthropiques. EcotoQ et le Chapitre Saint-Laurent souhaitent favoriser le partage de connaissances et une réflexion sur ces questions, avec l’objectif de dégager quelques pistes de solutions qui permettraient de mieux concilier l’exploitation des ressources et la protection de l’environnement. Nombre de questions se posent : « Comment diminuer les impacts de l’exploitation des ressources sur les écosystèmes naturels? Comment conjuguer protection de l’environnement et exploitation des ressources naturelles? Quelles expertises scientifiques sont manquantes afin de parvenir à un développement durable des ressources? ».
EcotoQ et le Chapitre Saint-Laurent invitent leurs membres à cet échange dans un esprit de conscientisation et de responsabilisation collective. La 26e édition du Colloque annuel du Chapitre Saint-Laurent et le 2e colloque conjoint avec EcotoQ se déroulera sous la présidence de M. Claude Fortin, professeur au Centre Eau Terre Environnement de l’Institut national de la recherche scientifique. Le colloque sera une nouvelle occasion pour tous les spécialistes de l’environnement issus des milieux universitaires, gouvernementaux et industriels de partager la même tribune et de s’informer mutuellement. Tout en favorisant la multidisciplinarité d’expertise, ce colloque constitue un forum de réflexion, de discussion, de coopération et de réseautage qui permettra d’amorcer de nouvelles collaborations scientifiques sur ce vaste thème d’actualité que représente le développement durable. 

Thèmes de session

La soumission des résumés a pris fin le 31 mars 2022.

Inscription

Les inscriptions pour le colloque et pour la formation pré-colloque sont ouvertes!

Formations pré-colloque

8 juin 2022 de 9 h à 17 h à l'Institut national de la recherche scientifique!

Comité organisateur

Coordination
Claude Fortin, INRS-ETE
Dominic E. Ponton, UdeM
Isbath Sanni, EcotoQ
Maeva Giraudo, ECCC
Patrice Couture, EcotoQ et INRS-ETE

Programme scientifique
Anne Crémazy, INRS-ETE
Caroline Olsen, COREM
Christian Gagnon, ECCC
Claude Fortin, INRS-ETE
Daniel Houle, ECCC
Dominic E. Ponton, UdeM
Jonathan Verreault, UQAM
Kristin Mueller, CEAEQ
Lise Parent, TELUQ
Magali Houde, ECCC

Activités étudiantes
Kim Racine, INRS-ETE
Océane Hourtané, INRS-ETE
Scott Hepditch, INRS-ETE

 Trésorerie
Maikel Rosabal, UQAM
Isbath Sanni, EcotoQ

Logistique informatique
Dominic E. Ponton, UdeM
Isbath Sanni, EcotoQ
Laurie Mercier, ECCC
Maeva Giraudo, ECCC

Communication, site web, média sociaux
Laurie Mercier, ECCC
Isbath Sanni, EcotoQ
Maeva Giraudo, ECCC

Concours étudiant
Anne Crémazy, INRS-ETE
Dominic E. Ponton, CSL et UdeM
Laurie Mercier, ECCC
Lise Parent, TELUQ

Conférences plénières

Louis-Gilles Francoeur

Journaliste et chroniqueur des questions environnementales à la retraite

L’assainissement, une politique qui piétine – Jeudi 9 juin à 8h50 

Les objectifs initiaux du Programme d’assainissement des eaux (PAEQ), soit de procéder de l’amont vers l’aval pour optimiser les bénéfices environnementaux et d’avancer simultanément dans chaque bassin versant sur les fronts de la dépollution municipale, industrielle et agricole, ont été mis à mal dès la première décennie du programme. Le ministère de l’Environnement a par la suite perdu ou abdiqué en tout ou en partie le contrôle gouvernemental de chacun des trois volets de la dépollution au profit de stratégies d’autocontrôle, souvent au profit du secteur privé. De plus, le contrôle des investissements a été transféré du ministère de l’Environnement à celui des Affaires municipales, une direction bicéphale du programme, qui a ralenti la dépollution jusqu’à ce que l’intervention du gouvernement fédéral oblige le Québec à se remettre au travail, accusant malgré tout un important retard dans les échéanciers et au plan technologique.

Bachelier de l’Université d’Ottawa et de la Faculté de philosophie de l’Université St-Paul en 1966, Louis-Gilles Francoeur complète en 1972 une scolarité de maîtrise en Sciences politiques (administration publique) à l’Université de Montréal. Journaliste pendant près de 45 ans, il a travaillé successivement au DROIT, à Radio-Canada, à CKAC et au DEVOIR où il est entré en 1973. Il y a été responsable de la couverture environnementale pendant 30 ans, soit de 1982 à 2012. Ses enquêtes et ses dossiers lui ont valu plusieurs prix, dont ceux de l’Association des biologistes du Québec, de l’Association québécoise des techniques de l’eau (AQTE), de l’Association des architectes paysagistes du Québec, d’Enjeu Jeunesse et de la Fédération du saumon atlantique. On lui décernait en juin 1988 le prix Olivar-Asselin pour sa contribution au journalisme d’enquête et pour sa contribution à l’éveil environnemental du Québec. Il a été désigné Personnalité environnementale de l’année en 1997 par la Fondation québécoise en environnement et nommé au Cercle des Phénix de l’environnement du Québec en l’an 2000. En 2012, il a été nommé vice-président du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour un mandat de cinq ans.

Louise Millette

Professeure au département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal

Durabilité dans la formation : les universités avancent-elles? – Jeudi 9 juin à 9h30 

La définition largement adoptée du développement durable (DD) est celle proposée par Gro Harlem Bruntland dans le texte fondateur des Nations Unies « Notre avenir à tous ». C’était il y a 35 ans. Est-ce que cet appel à l’action a été entendu par les universités? Est-ce que les étudiantes et étudiants d’aujourd’hui auront les outils nécessaires pour contribuer à « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »?

Les dernières décennies ont vu une augmentation de la place faite à la durabilité dans les cursus universitaires. Cependant, l’élément le plus marquant des récentes années est certainement l’accroissement de l’intérêt des jeunes qui commencent leurs parcours de formation envers la durabilité. La sensibilité à l’égard de la protection de l’environnement n’est plus l’exclusivité de ceux et celles qui font le choix d’y consacrer leur projet d’études. L’appétit pour une éducation qui tienne compte de cette préoccupation citoyenne se manifeste partout (en arts et culture, en gestion, en droit, en sciences sociales, en santé, en technologie, etc.).

Les cohortes étudiantes des dernières années réclament que leur formation fasse une place, non seulement aux questions environnementales, mais également aux aspects éthique et de diversité. Elles expriment leurs besoins de comprendre comment elles pourront mettre en œuvre les principes de durabilité et comment, concrètement, elles pourront contribuer à changer les choses.

Sans surprise, les universités cherchent à répondre à ces demandes. Toutefois, la poursuite d’un développement plus durable est un problème extrêmement complexe à inclure dans les missions universitaires. Les institutions doivent composer avec de nombreuses dimensions, tant dans la formation que dans les activités de recherche. La liberté académique étant au cœur des valeurs universitaires, les changements exigent une approche concertée privilégiant les solutions co-construites. Des exemples récents permettent d’espérer que les changements sont résolument en marche.

Louise Millette est professeure au département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal depuis 2002 et en a été la directrice jusqu’en juin 2021. Diplômée de Polytechnique, elle y a obtenu un Ph.D. en génie de l’environnement et a joint ses rangs après avoir œuvré pendant douze ans chez Bell Canada.

Dès son entrée en poste, Mme Millette a catalysé l’engagement de Polytechnique en matière de développement durable (DD). En 2004, elle rédige sa première politique en matière d’environnement et crée, en 2019, le Bureau du DD. Ces actions valent à Polytechnique d’obtenir, en 2019, l’accréditation STARS Or.

Elle a œuvré à l’intégration du DD dans la formation des ingénieurs, notamment par la création du Projet intégrateur en DD, de l’orientation thématique en DD et des plusieurs MOOCs dont DDI101 L’ingénieur, source de solutions durables. Mme Millette est membre du comité de direction du CIRODD, du Conseil de direction de l’IET et de deux groupes de travail de Construire l’avenir durablement de l’Université de Montréal. Elle a reçu le titre de Fellow d’Ingénieurs Canada, le Prix 2020 du Ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur dans la catégorie « Ouvrages multimédia » et le Prix 2019 du Réseau des femmes d’affaires du Québec, catégorie « Organisme public ou parapublic ».