2e Concours photos – Le monde en détails à travers l’objectif

Publié le 3 octobre 2024

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La deuxième édition du concours photos « Le monde en détail à travers l’objectif », proposé par le comité étudiant, vient de toucher à sa fin !  Encore une fois, la communauté étudiante d’EcotoQ a été au rendez-vous, nous sommes heureux de vous partager les œuvres des participants,

Ce concours avait pour but de mettre de l’avant les projets des étudiant.e.s de la communauté d’EcotoQ, non pas sous forme de mots, mais  par une image ! La consigne était simple : envoyer un cliché en lien avec son projet de recherche qui illustre de manière originale et créative  le quotidien des participant.e.s… sur le terrain ou en laboratoire. 

Quatre prix par catégorie sont à gagner : 

  • La photo la plus représentative du projet de recherche
  • La photo la plus artistique
  • La photo la plus surprenante
  • La photo la plus drôle

** English **

The second edition of the « The World in Detail Through the Lens » photo contest, proposed by the student committee, has just come to its end! Once again, the EcotoQ student community has responded in large numbers, and we’re delighted to share with you the works of the participants.

The aim of the competition was to showcase the projects of students in the EcotoQ community, not in words, but in pictures! The instructions were simple: send in a photograph related to your research project, illustrating in an original and creative way the daily life of the participants… in the field or in the laboratory.

Four prizes per category were to be won:

  • The most representative photo of the research project
  • The most artistic photo
  • The most surprising photo
  • The funniest photo

Catégorie Laboratoire

À la croisée du laboratoire et du terrain : bienvenue dans mon univers de recherche.

Alice Carle
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Capturer l’essence de mes recherches en une photo est un véritable défi, surtout quand mon travail s’étend sur quatre pièces distinctes du laboratoire. Cette image illustre une étape clé : la mesure des larves aquatiques, *Chironomus riparius*, exposées à des concentrations variées de palladium dans des sédiments contaminés. Le palladium, souvent rejeté par les gaz d’échappement des voitures, s’accumule dans les fonds des cours d’eau où ces larves se développent. Malgré sa présence croissante dans l’environnement, aucune étude en laboratoire n’a encore examiné les effets de ce métal sur ces organismes en conditions contrôlées.

Fête fluorescente

Fernanda Cruz
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Ces petites plantes semblent prêtes pour une fête de lumière fluorescente ! En réalité, ce que vous voyez ici est le résultat d’une technique scientifique fascinante, utilisée pour étudier l’impact des polluants sur les plantes. En écotoxicologie, nous mesurons la fluorescence de la chlorophylle afin de comprendre comment les contaminants affectent la photosynthèse. Lorsque les plantes captent la lumière, une partie est utilisée pour la photosynthèse, mais une fraction est libérée sous forme de chaleur ou de fluorescence — et c’est là que le fluoromètre Imaging-PAM entre en jeu!

Perle d’eau sur parafilm

Laura Malbezin
Institut national de la recherche scientique (INRS)

Cette photo a été prise au laboratoire de ma co-directrice, en France, à la fin d’une journée au teint grisonnant. Cela faisait déjà quelques semaines que j’étais arrivée dans ce laboratoire où je devais faire des expériences dans le cadre de ma thèse. Je me sentais un peu étourdie par la quantité de nouvelles informations, de nouvelles personnes, de tout ce qui avait à faire en un temps limité. Alors que je finissais de faire ma vaisselle de laboratoire, j’ai vu ces perles d’eau sur un des films plastiques de paraffine (parafilm M) présents sur des erlenmeyers. La vision de ces gouttes d’eau délicates m’a détendue et m’a permis de me poser pour contempler l’instant présent, comme un petit entracte dans cette période mouvementée de ma vie d’étudiante.

Immunostaining of newborn neurons (DCX) in the hippocampus of a European starling (Sturnus vulgaris). Immunolabeled cells are shown in red (DCX), while cell nuclei are stained green with DAPI.

Patrick Pereira
Université McGill

 

Exposure to agricultural contaminants, such as imidacloprid, a widely used neonicotinoid pesticide, raises significant concerns about biodiversity. This study investigates the neurobiological impact of imidacloprid on the European starling (Sturnus vulgaris), a migratory bird species used as a bioindicator in agricultural environments. The research focuses on the potential neurotoxic effects of imidacloprid, particularly its influence on neurogenesis in the hippocampus, a brain region essential for navigation and spatial memory in migratory birds.

Section histologique sagittale transverse d’une larve de chevalier cuivré âgée de 14 jours

Nicolas Decelles
Université McGill

Cette photo a été prise dans le cadre d’un projet de recherche visant à déterminer le rôle des contaminants présents dans la rivière Richelieu, dans laquelle se situe les seules aires de frai connues de cette espèce menacée. L’histopathologie est un outil largement sous-utilisé dans le milieu de l’écotoxicologie. Dans le cadre de cette étude, nous avons démontré la présence de changements morphologiques subtils au niveau des précurseurs du foie, des reins et de la vessie natatoire, qui auraient été autrement manqués par les méthodes analytiques standards comme l’observation de changements morphologiques macroscopiques ou les analyses génomiques et transcriptomiques. La présence des ces vacuoles remplies de fluide éosinophilique au niveau de ce précurseur protonéphrique sont de nature inconnue, mais leur apparence bien définie et leurs contours homogènes sont suggestifs d’un processus physiologique normale, probablement une sorte de réabsorption de fluides protéinés par pinocytose.

La beauté est invisible aux yeux

Marta Gabriele
Université du Québec en Abitibi-Temiscamingue (UQAT)

Ces organismes fascinants, les Chaoborus, ont été échantillonnés pour détecter et quantifier les métaux et évaluer l’état de l’environnement. Malgré leur petite taille, les Chaoborus jouent un rôle crucial dans le cycle écologique des lacs, servant de source alimentaire importante pour les poissons et les amphibiens. Leur présence et leur état de santé sont des indicateurs clés de la qualité de l’eau et de l’intégrité de l’écosystème lacustre. Nous ne devons pas sous-estimer l’importance de ces organismes minuscules mais vitaux pour le maintien de l’équilibre naturel.

Algues et argiles: Les héros des traitements des eaux!

Alexandre Coulombe
Université du Québec à Rimouski (UQAR)

Avec l’industrialisation croissante, divers composés chimiques contaminent les effluents industriels et municipaux, rendant leur traitement difficile. Parmi ces polluants, le cuivre est particulièrement problématique. Le projet vise à créer des composites innovants à partir d’argiles sensibles et d’alginates d’algues du Saint-Laurent pour éliminer simultanément plusieurs contaminants de l’eau.
La photo liée à ce projet montre différentes étapes du processus de transformation de ces matériaux. Tout d’abord, les argiles et alginates sont présentés à l’état naturel, avant d’être transformés en billes blanches. Ces billes, une fois plongées dans une solution contaminée, absorbent les métaux toxiques, comme on peut le voir avec la solution de cuivre bleuâtre sur la photo. Après leur passage dans l’eau, le liquide devient clair, tandis que les billes se teintent de bleu, signe de l’adsorption du cuivre.
Le cuivre est ici utilisé pour sa belle couleur bleutée, qui ressort bien en photo. Malheureusement, il n’est pas le seul contaminant de nos eaux. Ce projet représente une avancée vers des solutions de traitement des eaux plus écologiques et durables. Grâce à ces composites, nous espérons pouvoir traiter les eaux usées de manière plus efficace, tout en minimisant l’impact environnemental.

 

Catégorie Terrain

Soupe de plastique

Linsey Mouatchô
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Dans le cadre de mon projet de recherche, je m’intéresse à la capacité des biofilms algaux* à accumuler les microplastiques. Pour cela, j’ai entre autres réalisé un suivi de la contamination en microplastiques présents dans les biofilms des herbiers du lac Saint-Pierre. Sur la photo qui accompagne ce texte, on peut voir la soupe que l’on obtient après avoir brassé les herbiers récoltés dans le lac pour en détacher le biofilm. Cette soupe, à l’instar des soupes aux légumes pour l’humain, est très nutritive pour les consommateurs primaires. À défaut de la manger, analyser cette soupe à l’aide de divers instruments d’analyses comme la FTIR me permet de comprendre dans quelle mesure le biofilm peut piéger les microplastiques. Les données collectées me servent également d’appui empirique pour mon volet expérimental qui vise à déterminer les risques associés à une exposition trophique en microplastiques. *Les biofilms algaux désignent un agrégat de virus, de bactéries, d’algues, de protozoaires, de champignons et de méiofaune. Cet agrégat est enchâssé dans une matrice de substances polymériques extracellulaires et colonise tous types de substrats exposés à la lumière.

Caché sous nos pieds

 

Marie-Eve Blanchette
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

 

Les rivières sont une voie d’entrée importante pour les microplastiques dans les océans (MP; 1 μm à 5 mm). Malgré leur rôle clé dans le transport des MP, peu de recherches sont menées sur la contamination des plastiques dans les rivières. Les paillis en plastique sont largement utilisés dans l’agriculture et finissent par se fragmenter en MP qui peuvent éventuellement atteindre les systèmes fluviaux. Mon étude se concentre sur les paillis de plastique agricoles oxodégradables utilisés dans la région du Lac-Saint-Jean pour la culture du maïs et leur potentiel d’accumulation dans les sols et les cours d’eau environnants. Il est à noter que les plastiques oxodégradables ne se dégradent pas, mais plutôt se fragmentent en MP plus rapidement sous l’effet des rayons UV et de la chaleur, grâce à des additifs. Les objectifs généraux de ce projet sont (1) d’évaluer la présence de résidus de paillis oxodégradables dans les champs de la région, (2) de déterminer si les cours d’eau avoisinants contiennent des particules de ces oxoplastiques, et (3) de mesurer la potentielle toxicité des oxoplastiques sur les organismes aquatiques. Cette photo, prise sur des terres agricoles au Lac-Saint-Jean ayant subies des années de paillage plastique oxodégradables, montre une carotte de terre prélevée, contenant un morceau de paillis de plastique. Cette photo permet d’illustrer tout ce qui se retrouve sous nos pieds, sans que nous en ayons conscience. Les déchets, bien qu’ils ne soient plus visibles, peuvent se retrouver profondément dans le sol par plusieurs mécanismes naturels et anthropiques. L’accumulation de MP dans le sol peut ensuite avoir plusieurs impacts négatifs sur les organismes du sol.

Une récolte réussie dans un lac contaminé de Yellowknife (T.N-O)

 

Justine Labelle
Université de Montréal

 

Retour après une longue journée venteuse d’échantillonnage de zooplancton, de sédiments et de différents paramètres dans l’eau sur l’un des lacs les plus contaminés en arsenic de Yellowknife (Handle Lake), dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N-O). Au bord du lac, des membres de l’équipe ont également recueilli des amphipodes, des sédiments et du périphyton. Cet échantillonnage fait partie de mon projet de recherche qui vise à évaluer le potentiel de l’amphipode Hyalella azteca et du zooplancton en tant qu’outils de biosurveillance environnementale des éléments de terres rares (ETR), de l’uranium (U) et du thorium (Th) dans cette région minière. À 100 km au sud-est, se trouve la mine de Nechalacho, première mine de terres rares de la région, ouverte au printemps 2021, mais actuellement en difficulté d’exploitation.

Retour à l’île Bergin

Jonathan Sangiovanni
Université McGill

Les goélands argentés nichent au début du printemps sur l’île aride de Bergin, à South Stormont, en Ontario. Perchés dans les arbres, au milieu de l’essaim de goélands, les cormorans sont des compagnons de lit compétitifs sur cette île à la recherche d’un espace pour pondre leurs œufs. Nous sommes venus ici pour plonger dans leurs couvées. Les oiseaux sont d’importantes sentinelles de la santé environnementale. Leurs interactions avec les environnements aquatiques et terrestres peuvent nous aider à glaner des informations sur un habitat et l’état des membres de la communauté. Nous collectons des œufs non incubés de ces espèces d’oiseaux sauvages pour surveiller la charge chimique présente dans ces microcosmes naturels. Nous effectuons également des analyses plus poussées pour explorer les réponses de leur paysage génétique à la suite de l’introduction de contaminants pertinents pour l’environnement. Ces informations nous aident à prédire les effets des polluants sur la faune. Cette image a été capturée sur un film couleur 35 mm (FlicFilm Elektra 100) à l’aide d’un appareil photo reflex manuel à objectif unique (SLR) Nikon FE. J’ai développé le film avec le révélateur Unicolor C-41. Les négatifs ont été scannés et numérisés à l’aide du scanner PlusTek 8100. Les images ont été légèrement modifiées à l’aide d’Adobe Lightroom.

Pêche au soleil couchant

Pierre Bories
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Les jeunes saumoneaux dévalent durant le printemps afin de rejoindre l’océan. Cette migration est connu pour être semée d’embuches, et de multiples facteurs peuvent influencer la survie de ces poissons (contaminants, prédateurs, température de l’eau …). Dans le cadre de mon projet de doctorat, nous essayons d’estimer l’impact de l’acidification épisodique printanniére, sur les taux de survie en mer des jeunes saumoneaux. Ces processus liés à la fonte des neiges, sont connu pour à la fois baisser le pH de la riviére en dessous d’un seuil toxique, ainsi que de rendre l’aluminium biodisponible et délétére pour le fonctionnement des pompes ioniques au niveau des branchies. Afin d’estimer l’impact de ces événements, nous avons capturés des saumonneaux en dévalaison dans 4 riviéres de l’est du Canada (Trinité (Québec), Miramichi et Restigouche (Nouveau-Brunswick), Margaree (Nouvelle Ecosse)). Pour certaines riviéres, nous avons dut capturés les poissons au filet, à la tombée de la nuit, période à laquelle les saumons sont le plus susceptible de migrer. Il en résulte cette photo de notre verveux, sur un soleil couchant.

A colony of plastic-eating gulls!

 

Sofia Higgs
Université du Québec à Montréal (UQAM)

 

We sampled herring gull pellets throughout the breeding season. We found less plastic during early chick-rearing pellets compared to incubation and late chick-rearing ones.